Assombrissement

Messages : 54 Date d'inscription : 21/02/2014

L'ASSOMBRISSEMENT

Chapitre I : L'Évènement

"Hé, Eydan ! Réveille-toi !"

Le jeune garçon était étendu sur l'herbe sèche et chaude que le soleil avait ensoleillée toute la journée. Son corps était tombé lourdement au sol quelques secondes - peut-être même quelques minutes ? - auparavant. C'est soudain, après avoir cru entendre son nom qu'il reprit ses esprits. Un violent mal de crâne se manifestait. Le gamin s'appuya sur un de ses genoux et se massa le haut de la tête, sentant une faible quantité de sang salir ses cheveux sombres. Une grimace se dessina sur son visage et il leva enfin les yeux vers ses camarades.

"C'était juste pour jouer..."

C'est alors qu'il comprit que l'un d'entre eux lui avait fait ça, et il tourna vivement sa tête derrière lui. Un autre garçon, sur lequel le regard rempli de haine venait de se poser, semblait désolé et déjà regretter le geste qu'il venait de commettre, visiblement horrifié de l'ampleur que cela a pris. Celui-ci tenait toujours l'arme du tort en main : Un long bâton en bois. Eydan serra les dents et marmonna quelques mots qu'aucun des 6 autres enfants n'entendit. Il sauta de suite sur son adversaire, les faisant tous deux rouler le long de la légère pente. Un tornade d'insultes s'ensuivit et finalement, le demi-tanaride se tenait sur lui, le poing levé cachant le soleil.
Le gamin, étant à la merci d'Eydan, balbutiait et quelques larmes lui montaient déjà aux yeux.
"Tu aurais dû y penser avant." ; cette phrase s'échappa de la bouche de l'enfant très contrarié, faisant place au poing qui s'abattit avec force sur la joue du gosse au sol, dans la stupeur des uns et les pleurs des autres.

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Chapitre II : Le Choc

- J'ai entendu parler d'une mine abandonnée pas très loin du village ! On pourrait y jouer aux bandits plutôt que d'aller à l'école ! dit Rhael, le frère d'Eydan, à tout le petit groupe d'enfants joyeux.
- Mais tu es sûr qu'elle est abandonnée ?.. demanda d'une voix niaise le plus petit et potelé d'entre eux.
- J'ai vérifié l'entrée hier et il n'y avait personne ! Les pioches et outils sont abandonnés devant.

L'éternelle bande d'amis se dirigea alors avec euphorie vers la mine, marchant pendant une vingtaine de minutes. Eydan, lui, se tenait à quelques mètres derrière eux. Depuis le jour où il avait frappé l'autre enfant, plus rien n'était pareil. Il ne se faisait pas rejeter mais c'était comme si les autres gamins avaient peur de lui.
Le jeune demi-tanaride avait piqué discrètement un couteau de cuisine de sa mère avant de partir, il savait que les coyotes rôdaient déjà tôt dans la journée et mieux valait-il être prêt à en croiser !
Ils passèrent la petite colline et à une vingtaine de mètres, ils purent enfin voir l'entrée de la mine. Comme l'avait dit Rhael, on dirait qu'il n'y avait effectivement plus aucun signe de vie. Les pioches avaient été délibérément abandonnées au sol. Des chariots et des minerais traînaient également à l'entrée. Tous se précipitèrent en courant vers la grotte criant en chœur une sorte de "Ouaiiis !". Seul celui qui fermait la marche avait l'air assez méfiant. Il avançait à sourcils froncés, cette expression sur son visage qui deviendrait plus tard une réelle habitude. À peine eurent-ils le temps de pénétrer dans la petite mine que leur visage blêmit et se raidit...

Quelques cris retentirent et aussitôt ils se mirent à courir dans la direction opposée avec précipitation. Ils passèrent tous à côté du jeune Eydan et c'est ainsi que ce dernier compris qu'ils avaient un assez gros problème. Quelques kobolds pointèrent le bout de leur museau à la lumière du jour et un d'eux les fixa d'un regard noir. La grosse bestiole beugla des mots incompréhensibles et couru dans leur direction, les poings levés et la rage visible dans les yeux. C'est vers le gamin en front de ligne qu'il allait tenter de déverser toute sa colère mais au moment où son poing allait frapper, il laissa échapper un couinement et baissa le regard sur son petit torse. Une forte douleur l'étreignit et il tomba au sol, tournant de l'œil.
Un couteau de cuisine était planté dans son corps frêle. Il était mort.
Eydan le regarda s'écrouler, ses deux mains été serrées et tremblaient. Les deux autres kobolds à l'entrée émirent un cri de stupeur et rentrèrent prestement dans la mine. Les autres enfants firent de même, ils rentrèrent au village, laissant leur sauveur seul à contempler son premier meurtre...